GUERRE EN 1914


ET LA GUERRE COMMENCE :
Sur le plan stratégique, le grand état-major général allemand élabore chaque année un nouveau plan de mobilisation. À partir de 1905, les plans prévoient de déployer la quasi totalité des forces armées allemandes face à l'armée française, dans l'espoir d'être rapidement victorieux contre elle (plan Schlieffen) : étant donné les fortifications françaises le long de la frontière commune, la victoire décisive doit être obtenue par une vaste manœuvre d'enveloppement par le nord, en passant par le territoire du Luxembourg et de la Belgique, malgré la neutralité de ces deux États. En 1914, le plan à appliquer prévoit de laisser face à la Russie une faible partie des forces allemandes. En pariant sur la lenteur de la mobilisation russe ; ce plan oblige cependant l’Allemagne à prendre l’initiative des opérations militaires, en forçant la France à entrer en guerre immédiatement après la Russie. C'est ce qui a fait que le déclenchement de cette guerre par l'Allemagne était dû à des raisons technocratiques.
Plan Schlieffen
Dès l'entrée en guerre le 3 août 1914, l'armée française procède à la concentration de ses forces dans le cadre du plan XVII. Porté par la doctrine française l'offensive à outrance, le  général Joffre, commandant en chef, lance ses  forces contre l'ennemi, de l'Alsace à la Belgique. Une gigantesque bataille de plusieurs jours s'engage, à l'issue de laquelle les Français, vaincus partout, sont contraints de battre en retraite. Le plan XVII correspondant au dispositif de concentration de l'armée française, prévoit de faire porter l'effort principal à l'aile droite, en Alsace et surtout en Lorraine. Animée par sa foi dans l'offensive, l'armée française part à l'attaque sur le front de Lorraine certaine d'enfoncer les lignes allemandes et de remporter une victoire décisive. La réalité de cette bataille de rencontre brutale et intense sera tout autre. La bataille à l'aile droite commence le sept aout par une offensive de la première armée française en direction de Mulhouse.  Le 20 août la deuxième armée atteint la ligne Delme-Sarrebourg et tombe sur de puissantes positions fortifiées constituées de tranchées et de réseaux de barbelés. Soumis à un feu violent et destructeur de la part de mitrailleuses et de  l'artillerie lourde, les corps d'armée français étalés sur un fond de 80 km subissent de lourdes pertes et son pris de quelques mouvements de panique. Profitant de l'effet de surprise la sixième armée allemande part à l'attaque et contraint les forces de Castelnau à refluer parfois dans un grand désordre. Le 21 au soir l'affaire est terminée. La deuxième armée française s'est repliée jusqu'au Grand couronné en avant de Nancy frappée par le premier des grands désastres de la bataille des frontière
La bataille de la marne


C'est alors que le généralissime Joffre qui sans avoir su anticiper le désastre, n'a toutefois jamais cédé à la panique, va réussir à redresser la situation. Son adversaire le plus entreprenant, le général Von Kluck, lui en donne l'occasion. Au lieu de foncer sur Paris (les premiers éclaireurs allemands n'en sont plus qu'à une trentaine de kilomètres) le commandant de la première armée allemande néglige la capitale et la contourne  par l’est pensant ainsi détruire les forces françaises qu’il croyait en déroute avant de s'engager dans Paris. L’état-major conseille à Joffre de résister sur la Seine afin d'entraîner les Allemands le plus au sud possible et de les enfermer dans une nasse. Le général en chef choisi la Marne et rédige un ordre du jour devenu fameux : « au moment où s'engage une bataille dont dépend le sort du pays, il importe de rappeler à tous que le moment n’est plus de regarder en arrière. Tous les efforts doivent être employés à attaquer et refouler l’ennemi. Une troupe qui ne peut plus avancer devra coûte que coûte garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer » auparavant il s'est assuré non sans difficulté le concours du corps expéditionnaire britannique. Joffre vient de former la sixième armée à la disposition du général commandant le camp retranché de Paris, Gallieni. Il lui assigne le rôle de prendre Von Kluck par son flanc ouest avec à sa droite les Anglais et la cinquième armée française. Le gouverneur de Paris utilise au cours de l'opération des taxis  désormais inséparables de la légende de la Marne. Tandis que les Allemands tentent de se dégager par l’est les armées de Sarrail et de Castelnau résistent autour de Verdun et de Nancy. Au centre une seconde armée nouvelle la neuvième commandée par Foch tient solidement les marais de Saint-Gond. Finalement les franco-britanniques s'engouffrent dans une brèche apparue entre les Ire et IIe armées allemandes. Les alliés tiennent la une victoire incontestable mais non pas définitive comme ils le croient pendant quelques jours. Bientôt, en effet, l'envahisseur se retranche solidement sur l’Aisne, la Somme en Champagne et dans l’Argonne.
 Les deux armées tentent alors dans un gigantesque mouvement qui n'est rendu possible que grâce au chemin de fer, de se déborder mutuellement à l'aide de troupes prélevées en Lorraine. Les Allemands s'emploient surtout à couper aux Franco-Belges la route de la Grande-Bretagne en occupant les ports. Le long des côtes alors que les combats sont rendus plus pénibles par les frimas de l’automne, les terribles mêlées de l’Yser et la bataille d’Ypres s'achèvent en novembre sur un échec allemand. Le lien entre les alliés n’a pu être rompu.


Au cours de cette lutte titanesque le génie belge a fait sauter les polders pour préserver une parcelle de sol de la patrie. Les fusiliers marins français de l'amiral Ronarc’h, les tommies de l’armée britannique, les soldats du roi Albert ont déployé des prodiges d’héroïsme tout comme leurs adversaires. L’année 1914 s’achève sur cet enchevêtrement fantastique, conjonction de la force des éléments déchaînés et de la puissance destructrice des hommes. Désormais tout au long de cet immense front qui s'est figé de la mer du Nord à la Suisse les hommes s’enterrent dans des tranchées. Tandis qu’a la fausse fraîcheur de la guerre de mouvement succède l'horreur de la guerre de position.





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