DISCOURS






DISCOURS DU 5 DECEMBRE 2016
Le 25 août 1944, Paris, notre capitale, était libérée de l’occupation nazie. Est-ce pour autant la date choisie pour célébrer la fin de la Seconde Guerre Mondiale? Non, parce que l’Histoire de France ne peut être faite que de dates. Elle l’est aussi de principes et de valeurs, comme ceux qui nous réunissent aujourd’hui.
Le 19 mars 1962 étaient signés les accords d’Evian mettant, sur le papier, le principe de la fin de la Guerre d’Algérie. Oui le principe! Parce qu’avec force et vigueur, il faut  rappeler les atrocités, les barbaries, commises après cette date. Bien entendu, saluons avec le plus vif respect la mémoire des soldats français morts durant ce conflit, et inclinons-nous avec émotion devant les noms  de Claude Lebert, Louis Rebuffault, Richard Zanelli, Albert Patin, Sucyssiens morts pour la France en Algérie. Rendons  hommage à tous les Anciens Combattants d’Algérie, comme d’ailleurs à ceux du Maroc et de Tunisie. Jamais nous ne pourrons oublier le sacrifice de cette jeunesse de France qui a défendu, au péril de sa vie, les principes qui fondent notre pacte Républicain de Liberté, d’Égalité, de Fraternité. Mais pour autant, il ne faut pas, rester arc-bouté sur une date de principe qui nous ferait balayer d’un revers de main le courage de nos compatriotes d’Algérie, du Maroc et de Tunisie qui n’ont jamais cessé de rappeler leur attachement dans les valeurs qui fondent ce pacte Républicain qui est le notre. Saluons la mémoire des 3018 civils Européens et 504 militaires, certains du contingent  enlevés par le FLN entre le 19 mars et le mois d’octobre 1962. Saluons la mémoire de ces harkis, héros de France, qui firent le sacrifice ultime pour notre pays et qui abandonnés après le cessez le feu de 1962, furent massacrés par dizaines de milliers. Le passé contemporain que nous commémorons aujourd’hui nous oblige au rassemblement, au dialogue et à la tolérance. Raymond Poincaré déclarait « La paix est une création continue. » Aussi rassemblés au pied de ce Monument aux Morts, symbole de souffrances mais aussi symbole d’espérances, réaffirmons notre engagement en faveur de l’unité nationale et de la paix.
 

DISCOURS 11 NOVEMBRE 2016

Célébrer le 11 novembre, fêter l'Armistice de 1918, c'est d'abord commémorer la fin d'un conflit qui fût au début du siècle dernier le plus terrible et le plus meurtrier de l'Histoire du Monde : 40 millions de victimes civiles et militaires, 19 millions de morts, 21 millions de blessés, 27% des jeunes français de 18 à 27 ans décimés, des milliers d'autres victimes civiles et militaires en marge des combats. Célébrer le 11 novembre, c'est fêter le jour où, enfin, cette tuerie s'était arrêtée, le jour où on pouvait espérer que cette première guerre mondiale serait la dernière, le jour où on pouvait être tout à la joie de la fin de cette guerre, le jour où on ne savait pas encore qu'elle ne faisait que s'interrompre et que l'horreur recommencerait deux décennies à peine plus tard. Le 11 novembre fut et est un jour de joie pour beaucoup de françaises et de français mais aussi une joie altérée par les millions de victimes, décédées, blessées ou infirmes. Il n’y aura jamais de mots assez forts  pour décrire l’horreur du champ de bataille, l’interminable attente des Poilus dans les tranchées, la peur au ventre qui prend avant l’assaut ou encore le sentiment d’une femme lorsqu’on lui annonce que  son mari ne reviendra pas. Les mots ne sont pas assez forts, mais ils sont  indispensables, tant le fait de raviver la mémoire traduit  non seulement le témoignage de notre profond respect envers ces hommes et ces femmes qui ont eu à vivre, à quelques niveau que ce soit, cette sombre période de  l’histoire, mais aussi notre volonté de transmettre un message de paix et de vigilance. Ce message est simple et peut paraître une évidence: que l’histoire ne soit pas un éternel recommencement. Le Maréchal Ferdinand Foch a sans aucun doute trouvé la juste formule, en affirmant que «Parce qu'un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir».
Cette citation résume à elle-seule la raison et surtout la nécessité de notre présence ici. Cette journée doit nous rappeler que nous sommes un seul et même peuple qui a terriblement souffert mais qui a su se rassembler et faire front. Commémorer l’armistice du 11 novembre, c’est non seulement regarder vers  le passé, mais c’est aussi éclairer notre avenir. Commémorer le 11 novembre 1918, c’est espérer un avenir où jamais plus personne n’aura à endurer ce qu’ont vécu nos ainés. C’est donc naturellement vers la jeunesse que nos pensées doivent se tourner aujourd’hui. Aussi nous devons saluer avec beaucoup de chaleur et de reconnaissance la présence de jeunes élèves parmi nous. C’est un geste symbolique fort et nous devons appuyer et encourager cette initiative des écoles qui s’y sont impliqué. Si plus d’un siècle nous sépare aujourd’hui du début de cette première guerre mondiale, nous pouvons comprendre qu’il est difficile, pour des jeunes ayant grandi dans un pays en paix, d’imaginer ce qu’était le monde à cette époque. Et pourtant, il y a 102 ans, ces jeunes n’étaient pas différents de vous, nos jeunes d’aujourd’hui. Comme vous, ils se projetaient dans la vie avec l’entrain et l’insouciance de la jeunesse. Comme vous, ils avaient la vie devant eux. Et pourtant, leur vie a basculé. Leur seul tort étant d’être né à l’aube de l’une des périodes les plus terribles de l’histoire. Le temps s’étant écoulé, la vie a repris son cours et plus aucun poilu n’est vivant pour témoigner. Désormais, les seuls témoins de la barbarie sont les branches cassées de nos arbres généalogiques. Il ne nous reste alors qu’un bilan chiffré froid et sordide.
Enfin ce 11 novembre, n’oublions pas la terrible bataille de Verdun qui se terminait il y a cent ans. Notre municipalité sous la conduite de Madame Le Maire entourée des anciens combattants, a organisé le 8 Novembre une visite de recueillement sur les lieux des combats pour rappeler que Verdun demeure le symbole du conflit de 1914-1918 dans la mémoire collective des français comme des allemands. Ce fut une visite  dans une ambiance de solennité et de respect devant les prodiges d’héroïsme déployés par les assaillants et par l’horreur de la guerre au quotidien particulièrement atroce sur un espace aussi réduit.   
Aujourd’hui une nouvelle guerre a éclaté et, cette fois, à l’échelle planétaire. Une guerre asymétrique. Cette guerre n’a pas de nom, il s’agit du déchaînement sans pitié d'un mouvement fanatique religieux islamiste, voulant dominer le monde et faire payer à notre civilisation les siècles pendant lesquels elle a régné sur la planète. Soyons intransigeants avec les règles de notre laïcité, mais ne nous laissons pas entraîner ni vers la stigmatisation ni vers la discrimination car ce serait, évidemment, faire le jeu de ces fanatiques.
Beaucoup d'entre vous qui êtes ici aujourd'hui, font partie de ceux qui ont eu la chance de n’avoir pas connu la guerre. Cela vous donne des responsabilités particulières à l'égard des générations qui, les unes après les autres, ont vu leurs rangs décimés par toutes les guerres du 20ème siècle. Cela vous donne aussi collectivement des responsabilités à l'égard de ceux de nos concitoyens qui, aujourd'hui encore, risquent leur vie et, pour beaucoup, la perdent au nom de la France dans des combats de cette guerre larvée que nous livre le terrorisme islamique. Combattants de la Paix, de la recherche de la Paix, de l'espoir de la Paix, ils meurent au nom de la France et ils prennent place dans cette douloureuse continuité des victimes souvent innocentes comme celles des attentats des deux années passées, et que nous célébrons aujourd'hui.  Nous la célébrons avec notre mémoire en guise d’hommage, nos mots en guise de respect et cette jeunesse, autour de nous, en guise d’espoir.
 


APPEL DU 18 JUIN

Au soir du 18 juin 1940, devant les micros de la BBC, une voix s’élève et lance un appel solennel à la poursuite des combats, cette voix, c’est celle de Charles de Gaulle, arrivé la veille à Londres.  Dans son appel une phrase forte: « Non ! Rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire ». Son « non » est lancé comme un défi à ceux qui se résignent. Un phare dans l’obscurité des consciences. Ce jour-là, rares sont ceux, en France, qui ont entendu son appel sur les ondes mais il a permis de soulever un vent d’espoir. Ceux qui ont entendu cette voix l’ont peu à peu relayée. Et dans l’ombre, dans la clandestinité, la flamme de la Résistance française a commencé à briller, d’abord faiblement, hésitante, ici ou là ; puis avec vigueur et partout, les forces de l’intelligence et de la Résistance se sont levées, se sont organisées et ont combattu. L’Appel du 18 juin est un acte fondateur non seulement dans l’histoire de la France mais aussi dans l’idée qu’un homme peut se faire de son devoir. Le 18 juin 1940 reste le jour où Le General de Gaulle a su montrer que la conscience pouvait primer sur la loi et l’ordre. Qu’un homme digne de ce nom devait savoir se lever et dire « non ». Quoi qu’il en coûte. Ce qu’il faut retenir avant tout, c’est cette leçon d’audace et de courage qui allie la conscience à l’action quand l’homme va au bout de ses convictions. C’est cette leçon de vie que les jeunes générations doivent méditer car ce choix difficile peut guider la réflexion et l’attitude de bon nombre d’entre nous. L'Appel du 18 juin 1940 nous enseigne, encore aujourd'hui, qu'il n'y a pas de fatalité à la soumission. Et que les Hommes peuvent choisir leur destin.
 

COMMÉMORATION DE LA RÉSISTANCE

En ce début 1940, les jeux semblent faits. La “drôle de guerre“ avait pris des allures de débâcle, le gouvernement français, déjà tenté par un rapprochement avec Hitler devient franchement collaborationniste.

Mais, en face, des hommes et des femmes, venus d’horizons très divers, décident de ne pas se soumettre, décident de résister aux injonctions de l’Etat français et à ses interventions larmoyantes, encore auréolées d’une guerre plus ancienne.
Dans une France accablée, résignée à subir le poids de la défaite, ces hommes et ces femmes, contre toute raison, vont se dresser face à ce qui est présenté comme inévitable, intangible.
Ils vont se lever, s’organiser et reprendre le combat pour la liberté abandonné par le gouvernement de Vichy.
La Libération et la Victoire trouvent leur source dans cette volonté de résister. Dans cette volonté de ne pas accepter la fatalité, de ne pas laisser à d’autres le soin de décider à leur place, dans cet engagement citoyen.
Cette résistance, elle va s’incarner.
A Londres, au printemps 1940, le général de Gaulle lance l’appel du 18 juin. La France libre est née.
Dans le pays, mais aussi partout dans les autres pays occupés d’Europe, des groupuscules s’organisent dans la clandestinité. Dans notre pays, ces résistants -les autorités disaient alors terroristes- sont français ou pas.
Ils sont engagés en politique, de droite comme de gauche, mais viennent aussi d’autres horizons. Ils sont syndicalistes, cheminots, ouvriers, fonctionnaires ou paysans.
Ils éditent des tracts et des journaux clandestins, ils font du renseignement, ils cachent des juifs, des soldats alliés ou des réfractaires au STO. Ils font dérailler des trains, sabotent des usines d’armement et harcèlent l’occupant.
Dans une France occupée où quelques-uns collaborent, où la grande majorité supporte en silence, ils sont quelques-uns, prêts à tout risquer pour dire non à l’inacceptable, pour faire vivre l’espoir d’une libération qui paraît alors hors du possible.
Souvent au péril de leur vie, malgré la prison, la torture et la déportation, ils vont résister et finalement triompher.
Par leur combat, ils sont de ceux qui ont forgé l’âme de la France, parce que résister, c’est aussi progresser, dans leur lutte quotidienne, ils ont aussi forgé le programme du Conseil national de la Résistance, celui de la Paix, de la Fraternité et des conquêtes sociales.
Réunis aujourd’hui devant le monument au morts,  ce 27 mai, date symbolique qui fait référence au 27 mai 1943 où réunies clandestinement à Paris, sous la présidence de Jean Moulin, les différentes organisations de la résistance intérieure créaient le Conseil national de la Résistance (CNR), nous rendons hommage à tous les combattants, ceux des armées régulières, comme ceux des armées de l’ombre.
Nous nous inclinons devant toutes les victimes de ce qui demeure, pour le moment, la dernière des guerres mondiales.
C’est un acte de mémoire et c’est un témoignage de gratitude.

Commémoration de la fin de la guerre 1939-1945

Le 3 septembre 1939 débutait un des conflits les plus meurtriers du 20eme siècle, Avec la seconde guerre mondiale, l'univers des hommes libres a failli chavirer. Ce fut 5 années de drames et de souffrance pour notre pays. Aussi si ce 8 mai 1945 ne fut qu'une victoire pour nos alliés de l'Est et de l’Ouest, pour nous, notre pays sortait d'un gouffre au fond duquel le monde avait pu le croire fracassé. Aux avant-postes du combat, la France avait connu l'une des pires épreuves de son histoire. Elle avait été torturée dans sa chair et dans son esprit. Ayant perdu son sol, elle avait failli perdre son honneur. Elle avait vécu de mois en mois et d'année en année dans une angoisse inexprimable.
Pas un Français n'ignora, ce 8 mai 1945, l'immense enjeu de la partie gagnée. Pas un qui n'ait senti intensément ce qu'a représenté pour le pays, quand tout semblait perdu, la valeur d'âme irréductible d'un Général De Gaulle. Pas un qui n'éprouva une émotion poignante devant ces armées de nulle part où tant de vies furent sacrifiées pour que la vie valut encore d'être vécue.
Dans cette Europe en décombres où tant d'horreurs ont suscité tant d'héroïsmes, ayons une pensée fidèle pour tous ces combattants de l'intérieur comme de l'extérieur. Songeons aux combattants de la France libre qui avaient tout quitté, leurs familles, leurs amis, leurs emplois pour continuer le combat Songeons aux otages, aux chambres de tortures, aux fusillés. Songeons aux hommes de cœur qui, les premiers, traqués dans l'ombre, refusèrent de fléchir. Tous les 8 mai, nous commémorons le retour de la liberté. Commémorer c'est saisir la force des générations qui nous ont précédés afin de faire des leçons de vie pour les suivantes. Commémorer c'est renouveler le patriotisme, celui qui nous unit, celui qui rassemble, qui n'écarte personne au-delà des parcours, des croyances et des origines.
Aujourd'hui 8 mai 2016, laissons notre mémoire remonter le temps et imprimer les évènements de ce dernier printemps de guerre, car les commémorations sont faites pour ce rappel et cette méditation intérieure non pour obliger chacun à des attitudes ou à des devoirs stéréotypés et obligatoires.
Un vent de libération souffla sur notre pays en 1944, du 6 juin, jour du débarquement allié en Normandie, jusqu'au 23 novembre quand la ville de Strasbourg fut libérée. Un formidable espoir grandit tout au long de l'hiver qui suivit, malgré les privations encore plus dures à supporter après cinq ans de guerre, les violences, la délation et l'attente. Nous remercions ceux qui se sont battus, non pour manger à leur faim ou dormir au chaud, mais pour vivre dans la dignité et la liberté et pour que tout le monde après eux puisse en faire autant.
Ceux qui ont mené ce combat pour la vraie liberté, celle qui, une fois conquise, porte en germe et permet toutes les autres conquêtes, ceux qui, à l'image de Jean Moulin, en leur donnant vie ou en la risquant, nous ont permis d'être ici présents, à cette heure à rendre grâce à notre pays, cette France qui ne peut être la France sans la grandeur ; cette France dont nous sommes les citoyens et à laquelle nous sommes attachés avant toute autre chose. C'est la France qui s’est battue, la seule France, la vraie France, pour reprendre les formules du Général De Gaulle lors de la Libération de Paris. Un monde nouveau est né qui a malheureusement généré d'autres problèmes, d'autres dangers, d'autres violences, d'autres intégrismes, d'autres atrocités, d'autres conflits et d'autres guerres. Le combat pour la Paix et la Liberté est donc loin d'être terminé. Aujourd’hui nous sommes confrontés à de nouvelles invasions non pas frontales  mais plus insidieuses qui se nourrissent d’un terreau favorable : l’intolérance, le rejet de l’autre, le mépris des valeurs républicaines et la remise en cause de libertés chèrement acquises. Certains voudraient au nom de leur intégrisme détruire notre civilisation celle que nos parents ont su protéger. Il nous appartient de mener le combat contre ces groupes terroristes religieux en nous appuyant sur le courage des combattants de la liberté qui nous ont précédés. C'est, pour nous, autant de raisons de plus de regarder avec attention le passé de notre Europe, d'en méditer les leçons, d'honorer la mémoire des victimes des conflits qui l'ensanglantèrent et surtout, encore, toujours, ensemble, agir.
C'est, en effet, au-delà des discours d'hommage, notre premier devoir vis-à-vis de celles et ceux à qui nous devons aujourd'hui notre liberté : Tout faire pour garantir la paix à celles et ceux qui nous suivrons dans la grande marche de l'humanité.

LIBERATION DES CAMPS DE CONCENTRATION
La Déportation, durant l’Occupation allemande entre 1939 et 1945, rappelle des blessures qui marqueront à jamais la mémoire de notre pays, comme elles ont marqué à jamais ceux qui ont subi l’enfer de cette période, une réalité si épouvantable par son ampleur et sa monstruosité, par le nombre des détenus voués à la mort et par les moyens inhumains imaginés pour les exterminer, qu’une Journée de Commémoration fut instaurée en 1954, dix ans après la découverte des camps.
Le malheur est intemporel et universel, et c’est pourquoi cette journée honore également, de façon tout aussi universelle, la mémoire de toutes les victimes à travers le monde, toutes époques et tous conflits confondus.
La France a  payé un lourd tribut à ce conflit mondial de 1939 à 1945.    
-65 000 Juifs ne revinrent pas des camps parce qu’ils avaient eu le tort d’être Juifs.
-42 000 résistants ne revinrent pas des camps parce qu’ils avaient refusé le joug des envahisseurs, et qu’ils avaient combattu sur notre territoire pour chasser l’ennemi et défendu l’honneur de notre pays.
-15 000 travailleurs forcés parmi ceux du STO ne revinrent pas pendus ou décapités parce qu’ils avaient continué le combat de la France au cœur des industries de notre ennemi en tentant de les saboter.
-18 000 autres de nos concitoyens déportés pour de diverses autres raisons ne revinrent jamais, disparus dans la monstruosité Nazi
-N’oublions pas nos très nombreux compatriotes exterminés dans les sinistres camps Japonais, militaires pour beaucoup d’entre eux et dont très peu revinrent. 
En ces temps troublés où parfois les mots perdent de leur sens, quand notre Histoire du Monde connaît des interprétations aux limites de l’acceptable, quand le 11 janvier s’est déjà dilué dans d’autres atrocités notamment celles du 13 novembre dernier, puis du 22 mars à Bruxelles, quand certains de nos concitoyens s’égarent dans des amalgames malsains et inadmissibles, ce 24 avril, journée de la Déportation, résonne comme un moment grave de l’Histoire de notre Humanité.
Un moment que nous devons commémorer et ne jamais oublier, c’est ce que nous faisons aujourd’hui, toutes générations réunies, devant notre monument aux morts.


 5 Décembre 2015
Aujourd’hui, en ce 5 décembre 2015, nous sommes rassemblés pour rendre l’hommage de la République aux 25 000 soldats français tombés pendant la guerre d’Algérie, les combats du Maroc et de la Tunisie.
Appelés du contingent, militaires de carrière, harkis, membres des forces supplétives, ils ont répondu à l’appel de la Nation.
Ils ont servi la France à l’un des moments les plus douloureux de son histoire.
Nous n’oublions pas leur sacrifice, nous n’oublions pas leur mémoire. Un tel conflit n’aurait pas dû se  reproduire. Malheureusement l’actualité nous démontre hélas que l’histoire est un éternel recommencement
Aujourd’hui nous sommes aussi rassemblés pour dire la reconnaissance de la République à tous ces anciens combattants d'Afrique du Nord.
De 1952 à 1962, nous avons  été plus d'un million et demi venus de toutes les régions de France appelés à servir par-delà la Méditerranée, sur cette terre, qui restera à jamais gravée dans notre mémoire.
Nous devons également rendre l'hommage légitime de la Nation à la mémoire des civils français tombés pendant la guerre d'Algérie.

Ils étaient la France, Ils aimaient la France et ils aimaient cette terre algérienne à laquelle ils avaient, depuis des générations, tant donné : leur travail, leur joie et leur peine, leur vie toute entière.
Or, disons-le clairement, sans eux pas d’Algérie ! C’est eux qui ont donné une existence à ce qui n’était qu’une juxtaposition de  tribus vaguement gouvernées par les Turcs. C’est eux qui ont mis fin aux épidémies de choléra qui  ravageaient les douars indigènes avant 1830. C’est eux qui ont permis qu’en cent ans, la superficie des  terres cultivables appartenant aux musulmans soit doublée.  C’est eux qui scolarisaient, en 1960, 75 % des enfants  musulmans, chiffre unique dans toute l’Afrique à cette époque. C’est eux qui ont donné à l’Algérie 23 ports, 32 aérodromes, 4 500 kms de voies  ferrées.

Il y eut dans l’année suivant  le cessez-le-feu du 19 mars 1962, plus d’enlèvements et d’assassinats de Harkis, ou civils européens que durant toutes les années de la guerre d’Algérie.
Comment ne pas évoquer également les massacres d’Oran. Ils commencèrent dans la matinée du 5 juillet 1962, le jour officiel même de l’indépendance.
Ces massacres prirent fin officiellement mais officiellement seulement le soir, dans les centres de détention où avait été rassemblée la population européenne, des tueries abominables continuèrent pendant plusieurs jours.
Le nombre de victimes du massacre d’Oran se compte en milliers de morts, hommes, femmes et enfants.
Au total, c’est plus de 100 000 harkis et plus de 5 000 pieds noirs qui ont été tués après la date du 19 mars 1962.
Aujourd’hui nous devons dire aux harkis et aux rapatriés, qu’en ce jour où la France commémore les victimes de la guerre d’Algérie nous nous souvenons de ce que fut leur tragédie. Nous savons qu’elle ne s’arrêta pas le jour du cessez-le-feu, mais qu’elle se poursuivit, avec combien de douleurs et, parfois, d’horreurs.
Ils avaient tout quitté, tout ce qu’ils aimaient et dont ils seraient, désormais, privés.
Les harkis, notre pays en est fier. Ils ont tout donné, tout quitté eux aussi parce qu’ils avaient fait le choix de notre pays. Ils avaient choisi la France parce qu’ils l’aimaient par-dessus tout.
La guerre d’Algérie fut une guerre terrible. Elle a eu ses morts, civils et militaires, dont nous honorons aujourd’hui le souvenir. Elle a eu ses blessés. Elle a causé d’immenses souffrances, elle a laissé, dans notre mémoire nationale, des cicatrices profondes. Aujourd’hui, ce que nous voulons, c’est construire une mémoire réconciliée, une mémoire sereine, une mémoire apaisée.
La date du 19 mars 1962 représente pour certains de nos camarades anciens combattants la délivrance d’un service militaire long et pénible et le retour dans leurs foyers, par contre pour d’autres combattants la continuité des combats et également pour nos  compatriotes pieds noirs ou Harkis le début des souffrances et des drames.
Aussi pour l’anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie ainsi que de l’exode de toute une population arrachée à sa terre natale, la date d’aujourd’hui le 5 décembre permet une commémoration dans la dignité, le respect et le recueillement. 

11 Novembre 2015
En 1918, il y a aujourd’hui 97 ans, le onzième jour du onzième mois à la onzième heure, sur les ruines du pays dévastés par le sacrifice de leurs enfants, les bombardements et les flammes, dans le souvenir des assauts et des combats, dans celui des chairs mutilées et des mémoires endeuillées, une plume apposée dans un wagon de bois, au cœur de cette futaie de Rethondes, scellait la Paix.

Une fois de plus dans notre longue histoire, les femmes avaient enterré leurs pères, fils et maris, et la guerre s’était révélée dans toute sa cruauté. Pendant quatre années d’horreur, pas un village, pas une famille n’avait été épargnée par le deuil et la douleur. 1,4 millions de morts, plus de 4 millions de blessés : tel fut le lourd tribut versé par la France pour prix de la victoire. En mémoire de cette tragédie, le Soldat inconnu, choisi au hasard parmi les Poilus morts pour la France, et symbole à lui seul de leur sacrifice commun, était inhumé sous l’arc de Triomphe. A la « der des der », pourtant, d’autres conflits se sont succédé, emportant avec eux, leur terrible cohorte de désolations et d’amertume.

La Seconde Guerre mondiale puis les guerres de Corée, d’Indochine et d’Afrique du Nord et maintenant les OPEX, furent à leur tour honorés sous l’Arc de Triomphe, mais le 11 Novembre resta longtemps une journée consacrée au seul souvenir des soldats tombés au cours de la guerre de 1914-1918. Le général De Gaulle disait, en 1968, à l'occasion du 11 novembre : "Un demi-siècle s'est écoulé sans que le drame de la Grande Guerre se soit effacé de l'âme et du corps des nations et tout d'abord de la nôtre".

Maintenant tous avons souhaité que ce 11 novembre prenne une signification nouvelle pour devenir la commémoration de tous les morts pour la France depuis la Grande guerre.

Si les circonstances des conflits et les raisons de leur engagement diffèrent, tous ces hommes sont, en effet, unis dans une même filiation par le sacrifice consenti.

C’est le même souffle qui anima le poilu du chemin des dames, conquérant de quelques mètres boueux dans la fange des tranchées, et qui anime aujourd’hui nos combattants du Mali et de Centrafrique, soumis à la lâcheté de terroristes qui taisent leur nom en cachant leur visage.

C’est dans la même et singulière adhésion à des valeurs qui les transcendent que s’élançaient les valeureux soldats de Dien-Bien Phu en Indochine et les combattants en Algérie, défenseurs de l’intégrité d’un empire condamné par l’évolution des peuples.

C’est pour la France et l’idée qu’ils s’en faisaient que ces hommes et ces femmes ont donné leur vie. C’est notre sol, ce sont nos valeurs, c’est notre passé construit dans la douleur et notre avenir qu’ils ont défendu. C’est en notre nom qu’ils ont donné leur vie. Et qu’elle survienne à Tombouctou ou sur la Marne, la mort au combat ne change pas de nature.

C’est pourquoi le 11 novembre honore l’union des générations du feu.

Combattants et civils valeureux, visages connus ou silhouettes anonymes, ces hommes nés sur le sol de notre pays ou aux confins de nos anciennes colonies, citoyens d’une même République ont contribué à bâtir notre France. Et ils lui ont fait, pour cela, le don ultime, le don sur lequel personne ne peut jamais revenir, celui de leur vie.

La Nation a contracté à leur égard une dette qui ne s’éteindra pas alors même que, chaque jour encore, en ce début de XXIe siècle, nos soldats risquent leur vie pour faire entendre notre voix et construire toujours l’histoire, sous le signe de la démocratie et de la liberté, de peuples et de nations qui en étaient privés.

Que ce soit en Afrique, ou au Proche-Orient, de toutes origines, de tous milieux et de toutes croyances, à l’image de la société dont ils sont issus, ces soldats Français sont unis par les mêmes valeurs que sont la bravoure, la fidélité, l’intégrité et l’honneur. En luttant quoiqu’il leur en coûte en notre nom à tous, ils consentent au sacrifice comme d’autres l’ont consenti avant eux, car ils savent que ce sacrifice a un sens et que ce sens a une portée concrète.

Formons le vœu que chacun puisse aujourd’hui, entendre et retenir l’exigeante leçon d’une liberté portée par le courage, le service et la foi en son pays. Que les plus jeunes prennent conscience de la gravité et de la beauté de cet engagement, qu’ils se souviennent de ce qu’ils doivent à ces indéfectibles serviteurs de la Nation, à ces hommes d’honneur. Faisons que chaque commémoration permette aux générations à venir, d’entretenir la mémoire de nos combattants, d’où qu’ils viennent, morts pour la France.

Enfin, en ce jour particulier lançons  un appel car nos victoires de 1918 et 1945 ne doivent pas nous aveugler et laisser croire que nous vivons en paix. Une guerre insidieuse, rampante, sournoise, non moins inquiétante, se livre aujourd’hui et qu’il faut regarder en face, d’autant qu’elle sous–tend à nos portes des fanatiques religieux que seuls des esprits aveugles et naïfs ne veulent pas voir, tragique erreur serait de ne pas s’en soucier.
 
18 Juin appel du general de Gaulle

L'Appel du 18 juin 1940 est le premier discours prononcé par le général de Gaulle à la radio de Londres, sur les ondes de la BBC. Ce discours est considéré comme le texte fondateur de la Résistance française dont il demeure le symbole.  Dans la soirée du 17, l'écho du discours du maréchal Pétain, nouveau chef du gouvernement français, parvient à Londres. Ce dernier annonce son intention de demander à l'ennemi la signature d'un armistice. Churchill et de Gaulle conviennent dès lors que le second s'exprimera dès le lendemain sur les ondes.  Le Général de Gaulle lit son discours qui sera transmis sur les antennes de la BBC à 18 heures locales le 18 juin. C'est un vibrant appel à la poursuite du combat aux côtés des alliés britanniques. Pour le général de Gaulle, la bataille de France, qui vient certes d'être gagnée par les Allemands, ne signifie pas la fin de la guerre. Car  cette guerre est une guerre mondiale  et la France pourra s'appuyer sur la force industrielle de ses alliés et notamment celle des États-Unis. S'adressant au peuple français et notamment à ses soldats ce message d'espoir se termine par un appel à la Résistance, faisant entrer le terme dans le vocabulaire politique du XXe siècle.
L'Appel du 18 Juin marque le début de la France libre qui, formée uniquement de volontaires, poursuit le combat sur terre, sur mer et dans les airs auprès des Britanniques et représente, face au régime de Vichy, la France qui se bat et ne plie pas. Les Forces de la France libre seront rejointes par les forces de l’intérieur et dès fin 1942 par toutes les armées d’outre méditerranée et des colonies, avec la volonté de libérer la Patrie. Elles porteront leurs couleurs jusqu’à Berchtesgaden lieu symbolique de l’Allemagne nazie.

27 mai commemoration pour la résistance et la fin de la guerre d'Indochine
Aujourd’hui nous nous souvenons de deux époques tragiques que notre nation a traversé. De 1940 à 1945 la résistance Française face à l’envahisseur et de 1946 à 1954 la guerre d’Indochine.
La résistance française nait le 18 juin 1940 avec l'appel lancé à la radio de Londres par le général De Gaulle. Contrairement au maréchal Pétain, il refuse de cesser le combat et appelle à résister aux nazis. Il est entouré d'une minuscule armée : les FFL (Forces Françaises Libres) qui composent les premiers éléments de la résistance extérieure ainsi que du premier réseau de résistance intérieure ‘la Confrérie Notre Dame’ crée en Juin 1940. Très peu de gens entendent cet appel. En 1940, la majorité des français, désespérés, font confiance à Pétain. Après sa rencontre avec Hitler en octobre 1940 à Montoire, Pétain décide de collaborer avec les nazis. Après avoir mis en place un régime autoritaire, Pétain et l'Etat français se sont engagés volontairement dans une collaboration totale avec les nazis, trahissant ainsi leur propre pays. En opposition avec cette politique en plus de l'occupation allemande, à l’intérieur de notre pays, des mouvements de résistance se développèrent. Le mouvement s'amplifia avec le début de la collaboration de Vichy. Puis plus tard l'attaque de l'URSS en Juin 1941 engagea alors les communistes français dans la résistance. Les actions de résistance intérieure furent nombreuses :
-Le sabotage de voies ferrées, de lignes téléphoniques...
-La rédaction et la diffusion de journaux et tracts clandestins
-La transmission de renseignements sur l’armée ennemie
-L’organisation de filières d'évasion d'aviateurs anglais ou de soldats français prisonniers.
Les résistants risquèrent leur vie comme celle de leur famille et les allemands exécutèrent des otages au hasard en représailles, la milice, sorte de gestapo française, aida les Allemands dans la traque des résistants et des juifs
A l’extérieur les FFL se battront sur tous les fronts à coté de nos alliés
Dans les premières années de la France occupée et gouvernée par le régime de Vichy, la Résistance française est fragmentée. Puis le Général de Gaulle appela à l’union des forces contre l’occupant. Ainsi le Conseil national de la Résistance, fut l'organe qui a dirigé et coordonné les différents mouvements de la Résistance intérieure française hostiles au gouvernement de Vichy.
Son premier président fut Jean Moulin, chargé par le Général de Gaulle d'unifier les différents mouvements de la Résistance qui s'étaient spontanément constitués depuis la défaite française et l'armistice du 22 juin 1940. Le 27 mai 1943, la première réunion du CNR marqua cette unité entre les différents mouvements résistants français, avec lesquels Jean Moulin était déjà en contact depuis plus d'un an. Il s’agissait de la confrérie notre dame, des Francs-Tireurs Partisans, des Mouvements de Libération Nationale, de l’Organisation Civile et Militaire. Les réseaux étaient secrets et organisés en maquis. L’objectif du CNR fut alors de désorganiser le fonctionnement de l’armée allemande, de créer au sein de leurs forces un climat d’insécurité et de préparer l’aide au débarquement allié par des renseignements et des actions de sabotage. Évaluées à près de 100.000 hommes en juillet 1944, les FFI participèrent activement à la libération de grandes parties du territoire, notamment en retardant l’arrivée des renforts allemands qui se ruaient vers les plages de Normandie pour rejeter les forces de débarquement à la mer facilitant ainsi l’avancée des Alliés. Beaucoup laissèrent leurs vies dans des combats inegaux contre des forces mécaniques à grande puissance de feu. De leur côté, les FFL participèrent aux débarquements de Normandie (6 juin) de Provence (15 août) et aux offensives victorieuses contre l’armée allemande. Le 25 août 1944 Paris est libérée par les résistants et les chars de Leclerc. De la drôle de guerre à la victoire, 200 000 combattants sont morts dans les rangs de l’armée régulière, dans la résistance intérieure ou dans les forces françaises libres.

Guerre oubliée que celle de l’Indochine. Combattants oubliés, et pour certains, morts seuls sur le champ d’honneur. Il était temps, grand temps pour la nation, de faire mémoire, de réparer cet oubli outrageux. Cette commémoration d’aujourd’hui est une belle réponse même si elle est tardive pour toutes celles et tous ceux qui disaient leurs souffrances  devant une France trop oublieuse, trop amnésique. De 1945 à 1954, la France qui sortait de 5 années de guerre douloureuse ne voulait pas regarder la vérité en face. Elle ne voulait pas regarder cette guerre lointaine, cette guerre qui coûtait cher en argent et surtout en hommes. Cette  guerre d’Indochine a coûté la vie à quelques 40 000 hommes du corps expéditionnaire français, 70 000 blessés et près de 9000 disparus c’est dire l’intensité et la durée des combats qui eurent lieu à 12 000 kms de nos terres pour défendre l’idée qu’ils se faisaient de la France, de son rang sur la scène internationale et des valeurs universelles qu’elle défend. Trop longtemps, notre pays a voulu honteusement oublier cette guerre et ses fils morts pour elle pendant ce conflit. Cet oubli et cette honte, plus encore que le deuil ont causé des souffrances indicibles aux proches des soldats disparus. Petit à petit, grâce à des hommes d’honneur la France regarde à nouveau la totalité de son Histoire en face et honore ses fils oubliés, perdus dans les jungles vietnamiennes. Nous sommes réunis ici devant le monument aux morts  pour nous souvenir nous aussi de tous ces soldats et civils disparus au nom de la France.


commémoration armistice du 8 mai 2015

Aujourd’hui 8 mai 2015, nous célébrons la fin d'une terrible guerre, une victoire, la mémoire des victimes et le début d'un nouvel espoir. La fin d'une guerre d'abord qu'il n'est pas inutile de rappeler qu'elle fût probablement la plus inhumaine de l'Histoire si tant est qu'il y ait des degrés dans l'horreur. Il n'est pas non plus inutile de rappeler qu'elle fût le combat de la liberté contre l'oppression, de la Démocratie contre le totalitarisme. Le 08 mai 1945, c'est l'issue de cinq ans de ce combat qui se terminait par la victoire du camp des démocraties contre celui des dictateurs. On dira peut-être que c'est une vérité tellement évidente que personne ne peut l'ignorer, mais il est souvent utile de répéter des vérités même évidentes. Nous célébrons donc en 2015, une nouvelle fois, cette victoire, la victoire  des alliés, la victoire de la France, Oui la victoire de la France, La victoire de la seule vraie France, celle qu’incarnaient le Général de Gaulle, les femmes et les hommes de la Résistance, nos forces françaises libres,  la victoire de la France qui refusa de se coucher devant la force brutale et qui refusa de collaborer avec l'ennemi. Ces combattants ont droit à notre fidélité dans la mémoire. Et au-delà de ces combattants français, nous célébrons aussi la victoire de tous les peuples assemblés et de tous les pays coalisés qui n'ont eu qu'un seul but : la Liberté. 70 ans après, en ce 8 mai 2015, nous célébrons la mémoire de ces innombrables femmes et hommes de France et des pays alliés, victimes et acteurs de cette terrible guerre. Si, en effet, le 8 mai est la commémoration d'une victoire, cette date ne sera jamais complètement ni uniquement une fête car nous ne pourrons jamais oublier celles et ceux qui ne virent pas ce jour tant attendu après avoir contribué à le préparer.
Pour autant, le 8 mai, 70 ans après, nous célébrons aussi le début d'un Espoir. Ne l'oublions jamais : les femmes et les hommes qui voyaient le 8 mai 1945 la victoire des alliés ou qui, hélas, étaient morts pour elle, voulaient aussi un monde différent, un monde plus juste, un monde plus libre, un monde plus humain.
L'Histoire jugera si ce monde de l'après-guerre aura oui ou non été fidèle à leurs espoirs. En 2015, envers et contre tout, il faut nous souvenir de cet espoir et tout faire pour continuer à contribuer, à notre place, à sa réalisation même si la crise nous ronge dans toutes ses dimensions économiques, financières, sociales, sociétales et donc politiques. C'est notre devoir en tant que citoyens et en tant qu'êtres humains. Existe-t-il, en effet, encore en 2015 une tâche plus primordiale, une ambition plus juste, une priorité plus impérieuse que de contribuer à un monde de paix ? Au lendemain de la guerre dont nous célébrons la fin, un monde nouveau était apparu, dans la douleur, dominé par deux blocs, surtout en Europe. Ce monde bipolaire a disparu... sans douleur... ou presque ... et depuis le continent Européen s'est réconcilié et s'est réunifié. Un monde nouveau est né qui a malheureusement généré d'autres problèmes, d'autres dangers, d'autres violences, d'autres intégrismes, d'autres atrocités, d'autres conflits et d'autres guerres. Le combat pour la Paix et la Liberté est donc loin d'être terminé. Il nous appartient de le mener en nous appuyant sur le courage des combattants de la liberté qui nous ont précédés. C'est, pour nous, autant de raisons de plus de regarder avec attention le passé de notre Europe, d'en méditer les leçons, d'honorer la mémoire des victimes des conflits qui l'ensanglantèrent et surtout, encore, toujours, ensemble, agir.
C'est, en effet, au-delà des discours d'hommage, notre premier devoir vis-à-vis de celles et ceux à qui nous devons aujourd'hui notre liberté : Tout faire pour garantir la paix à celles et ceux qui nous suivrons dans la grande marche de l'humanité.




26 avril 2015 Hommage pour la mémoire des déportés de 1939-1945
Pour la première fois dans l’histoire du monde, le fait d’exister était un crime. Les Juifs qui avaient fui l’Allemagne et ceux des pays asservis, furent traqués, enfermés, envoyés vers la mort, également toute une population tzigane a été décimée, avec souvent, la collaboration d’une partie des pays occupés. Cela a été le cas en France où, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par la folie de français dévoyés. Mais l’état Français sur le territoire n’était qu’un état de collaboration aveugle et asservi par l’ennemi, l’état Français réel du refus et du combat se trouvant à Londres sous la présidence du General De Gaulle. On ne doit  jamais oublier  le mal absolu que représentait le nazisme, ainsi que la monstruosité qu’a été l’Holocauste. Les deux tiers des juifs d’Europe, dont un million et demi d’enfants, ont été assassinés. Une civilisation entière, dont la contribution au patrimoine culturel et intellectuel de l’Europe et du monde est sans commune mesure avec le nombre de ses membres, a été minée, détruite, dévastée. La libération des camps est celle de toute l’humanité et toute l’humanité devraient se souvenir, rester vigilante, intransigeante, face à l’antisémitisme, face à toutes les formes d’exclusion de l’autre. Ce n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui ou les  faits récents nous démontrent le contraire.
Aujourd’hui nous nous recueillons en mémoire des morts victimes de la déportation française pendant la guerre de 1939-1945. Nous commémorons aussi le retour des survivants.
Le retour des déportés des camps nazis en 1945 marque la naissance d’une mémoire de la déportation. Nous devons pérenniser cette mémoire au-delà même de la génération des témoins. Les chiffres sont éloquents ; 141 000 déportés, 75 000 pour des raisons raciales, 4 000 survivront, 66 000 environ pour des raisons diverses dont 42 000 pour faits de résistance, 23 000 survivront. Nous sommes ici, aussi pour construire un message pour l’avenir, car tout ce qui stigmatise la différence devrait nous être étranger. Enfin construire un mémorial s’il devait être indifférent à l’avenir, il violerait la mémoire du passé. Pour nous, pour nos enfants, il nous faut sans cesse répéter ces messages, jusqu’à ce qu’ils soient retenus.
Souvenons-nous également des 15 000 soldats français du camp de concentration militaire allemand de Graudrenz, 2 500 uniquement survivrons.
N’oublions pas non plus les 650 000 français qui furent les victimes contraintes et forcées  du Service du Travail Obligatoire organisé par Hitler dans sa folie hégémonique. A ce vocable, le gouvernement du Général De Gaulle à la Libération a donné son véritable nom, celui de "Déportation des populations civiles pour le Travail Obligatoire". Pour ces 650.000 Français livrés à l'ennemi par le pseudo-gouvernement de Vichy, pour l'honneur des 40.000 qui y périrent, (dont près de 15.000 furent fusillés, pendus ou décapités) et auxquels la République a attribué la mention "Mort pour la France", nous nous sommes toujours refusés à laisser tomber le voile noir de l'oubli.





5 DECEMBRE 2014
La guerre d’Algérie est un conflit qui se déroula de 1954 à 1962 en Algérie, département français depuis 1830, et dont l'aboutissement fut l'indépendance du pays le 5 juillet 1962. En tant que guerre d'indépendance elle opposa principalement l'armée française, faisant cohabiter les troupes d'élite, les forces de maintien de l'ordre, les appelés du contingent et les supplétifs indigènes au Front de libération nationale le FLN à l'origine de l'insurrection. Elle eut lieu principalement sur le territoire de l'Algérie, avec également des répercussions en France métropolitaine. Le terme officiellement employé à l'époque par la France était « événements d'Algérie », bien que l'expression « guerre d'Algérie » ait eu cours dans le langage courant. L'expression « guerre d'Algérie » fut officiellement adoptée en France en octobre 1999. Elle impliqua entre 1952 et 1962, 1 350 000 appelés ou rappelés et 407 000 militaires d'active (soit 1 750 000 militaires) ainsi que 180 000 Musulmans algériens (réguliers et supplétifs) qui ont également combattu du côté français. Le nombre d'Algériens engagés dans l'un et l'autre camp (partisans de la présence française et FLN) aurait été deux fois plus de combattants musulmans dans le camp français que dans celui du FLN.

Le 18 Mars 1962, les accords d'Evian furent accueillis par toute une génération comme une délivrance, un espoir, la fin d'une guerre qui n'osait même pas dire son nom.  

Toutefois, la guerre d’Algérie ne s’est pas terminée pour autant ; Les bandes FLN du maquis ont continué le combat pendant quelque temps dans les zones d’exclusion temporaires qui leur avait été désignées par les accords d’Evian, des « nouveaux convertis » se sont déchainés violement pour obtenir un brevet de résistance nécessaire quelque fois à leur survie, nos adversaires FLN et leur armée des frontières qui s’était rarement aventurée dans les zone de combat, se sont bassement découverts des qualités belliqueuses. L’armée Française  a dû d’un côté mettre bas les armes, mais d’un autre coté elle a du également mener des opérations de maintien de l’ordre et de protection des Européens et musulmans francophiles qui pensaient rester en Algérie dans le cadre d’une possible coopération dans l’Algérie nouvelle mais qui ont dû fuir devant les exactions sanguinaires de nos adversaires.

Des militaires, des civils sont morts à partir du 18 mars et jusqu’en fin 1962, en  nombre supérieur au nombre de morts de toute la guerre depuis 1954.

Le bilan est lourd ; pendant le conflit jusqu’au 18 mars, il est à deplorer pour les militaires 25 000  décédés, dont 5 000 français musulmans et 60 000 blessés ; pour la population civile 3000 tués et blessés

Après le cessez le feu et pendant toute l’année 1962,  il est à déplorer plus de 500 militaires « morts pour la France », sans compter les disparus enlevés par nos adversaires et qui ne sont jamais revenu;

La liste des civils pieds noirs et harkis que nous n’avons pas su et voulu protéger est autrement significative de l’attitude revancharde et sanguinaire de nos adversaires qui avaient renié leurs promesses d’Evian ; plus de cent mille harkis ont été massacrés, 3500 pied-noir enlevés dont seulement 1200 furent retrouvés.

De cette année 1962  souvenons-nous de la fin de la guerre, du retour à la paix, mais n’oublions pas ceux qui ont donné leur vie pour défendre les convictions républicaines et l’attachement à notre patrie qui étaient les leurs. Ce jour du 5 décembre est un jour de deuil et de recueillement en mémoire de tous ceux-là. Aujourd’hui nous sommes réunis devant le monument aux morts à cet effet.




DISCOURS DU 11 NOVEMBRE 2014


Il est des commémorations sèches, intellectuelles, administratives ou l’on se rassemble pour célébrer un événement lointain,  symbolique, et qui, parfois, ne reste vivace dans la  mémoire collective que par la grâce d’un jour férié.  Et puis, ensuite, on parle  d’autre chose… Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Aujourd’hui nous commémorons le 96eme anniversaire de la signature, en forêt de Rethondes de l'armistice mettant un terme aux quatre années de terribles combats de la Grande Guerre 1914-1918. Le premier conflit mondial fit un million quatre cent mille victimes militaires, un million deux cent mille mutilés. La population civile, et notamment les centaines de milliers de veuves et orphelins, fut durement éprouvée par les privations et les destructions. Tous les 11 novembre depuis 1918 nous honorons la mémoire de tous ces morts et disparus, ceux qui ont donné leur vie pour la France. Enfin ce jour de commémoration de la fin des combats de la premiere guerre mondiale, n'est pas un jour de fête, il y a eu trop de morts, trop de famille qui ont pleuré leurs disparus, ainsi que le disait le Maréchal Foch au lendemain du 11 novembre 1918, il doit être surtout un jour de recueillement et de souvenir pour ceux qui ont donné leur vie pour notre liberté, ceux  dont le nom est inscrit ici et sur tous les  autres monuments aux morts de France.

Cette année 2014 débute le cycle des commémorations nationales et internationales du Centenaire de la Première Guerre mondiale.

Dès le début de la guerre, au prix de terribles pertes, l’armée française a fait face à l’assaut de l’ennemi et ne s’est pas effondrée durant les quatre grandes batailles de la fin de l’année 1914,  la bataille des frontières, la bataille de la Marne, la bataille de l’Artois et la bataille d’Ypres. Au cours de ces batailles décisives, les troupes franco-britanniques arrêtèrent puis repoussèrent l’ennemi, et le plan allemand qui prévoyait l'invasion rapide de la France en passant par la Belgique, pour éviter les fortifications françaises de l’est fut mis en échec. Particulièrement début septembre 1914, les Français, dans un ultime sursaut, arrêtèrent la poussée allemande à 40 km de la capitale lors de la première Bataille de la Marne. Le 9 septembre, l’armée allemande entreprit alors un repli de 60 km vers le nord, sur une ligne de défense établie le long de l’Aisne. Ce fut le premier signe majeur que la guerre ne sera pas conclue à brève échéance, et qu’un affrontement massif sera engagé sur le long terme. Il y a 100 ans, au soir du 11 novembre 1914, 300.000 de nos combattants parmi ceux qui partirent au combat confiants de la fin rapide du conflit étaient morts. Aujourd’hui 11 novembre 2014 souvenons nous particulièrement de ces combattants parmi le million quatre cent mille morts et disparus français de toute la guerre.  

En 2014 nous commémorons également le 70eme anniversaire de la fin de l’occupation allemande en 1944 le 60eme anniversaire de la bataille de Dien Bien Phu et le 52eme anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie ;  il faut se souvenir également de toutes ces guerres sans noms qui jusqu’à maintenant ont vu nombre de nos compatriotes disparaitre lors de combats oubliés. Malheureusement, évoquer la paix aujourd’hui, c’est à contrario, penser immédiatement à la guerre, plus que jamais présente dans le monde en ce début de troisième millénaire car nous vivons à l’heure d’une autre guerre, celle du terrorisme international, et c’est le monde entier qui est touché.

En exprimant la reconnaissance de la Nation à toutes celles et à tous ceux qui l'ont servie jusqu'au sacrifice ultime, la journée commémorative nationale du 11 novembre ouvre une ère nouvelle dans notre mémoire collective. Désormais ce sont tous les « morts pour la France », ceux d'hier, d'aujourd'hui, et, hélas, de demain, civils et militaires, qui sont associés à l'hommage de la Nation.

C'est en effet le périmètre le plus large qui est concerné puisqu'il englobe, outre les soldats et les combattants, l’ensemble des français qui, sans que le titre de combattant leur soit reconnu, ont fait le sacrifice de leur vie pour la grandeur de la France. Il permet également de joindre aux morts d'hier tous nos ancêtres qui ont défendu au prix de leur vie, notre civilisation, notre art de vivre et la liberté séculaire de notre nation.

Nous ne devons pas oublier non plus le rôle des femmes pendant les guerres et particulièrement pendant celle de 1914. Elles furent trop souvent oubliées. Il faut souligner leur courage, car elles ont joués un rôle important pendant le conflit. Aux champs, dans les usines, dans les hôpitaux, les femmes ont répondu massivement dès 1914 à l'effort de guerre : c’est le travail, même bénévole, le quotidien du foyer à gérer seule, le soutien moral au soldat et aussi une mobilisation à l’arrière. Elles ont fait preuve d’un grand courage et ont prouvé qu’elles pouvaient affronter la peur, le front et les hommes. Elles furent nombreuses à donner leur vie pour sauver celle des combattants.

Elles furent infirmières, elles accompagneront  l’action des médecins qui opéraient sur le champ de bataille, elles travailleront dans les entreprises d'armement parfois plus de 10 heures par jour et fabriqueront en quatre ans, 300 millions d'obus. Dès août 1914, elles retrousseront leurs manches pour s'atteler aux travaux agricoles et assumeront le travail des champs extrêmement physique et éprouvant pour les corps féminins. Elles auront le double de travail : le leur et celui de leur mari.

Aussi l'instauration d'une commémoration nationale pour tous ces morts pour la France, et pour tous ceux et celles qui se sont mobilisés pour notre pays, le 11 novembre, répond au devoir de mémoire et de reconnaissance de la Nation car comme l’a dit Winston Churchill, l’homme qui oublie son passé, se condamne à le revivre.


Journée de la résistance 27 mai
La résistance regroupa les hommes qui refusèrent la défaite et l’armistice. Elle s’organisa d’abord de Londres le 18 juin 1940, quand le général De Gaulle lança un appel à la résistance contre l’occupant nazi et créa la France libre. Les Français libres s’organisèrent. Ils ne seront que 7000 français au début du mouvement et formeront les premiers éléments des forces françaises libres.
Leurs premières actions furent de diffuser sur les ondes de la BBC, des émissions de propagande et d’informations à destination des territoires français. Puis en France de plus en plus de français décidèrent de s’opposer aux nazis, ils se regroupèrent en réseaux. Ils organisèrent des attaques contre les soldats, firent sauter des voies ferrées, préparèrent des évasions. Les résistants qui se firent arrêter par la Gestapo furent torturés puis fusillés ou déportés. Peu à peu, cette résistance intérieure prit de l’ampleur et s’organisa en mouvements et en réseaux, tels Combat ou Libération. En 1941, l’invasion de l’URSS par l’Allemagne a eu un effet décisif sur la Résistance car de nombreux communistes vinrent alors grossir les rangs des résistants formant le groupe « Francs-Tireurs et Partisans »). En 1943, l’instauration du STO poussa beaucoup de jeunes à rejoindre les maquis et à s’engager dans la lutte contre le nazisme et le régime de Vichy. Les formes de la Résistance changèrent et devinrent plus offensives. Les Résistants fournirent des renseignements aux Alliés, assistèrent les aviateurs alliés, organisèrent des sabotages, des opérations armées et des attentats contre les unités allemandes et contre la Milice française. Pour coordonner l’action des résistants et se faire reconnaître par les Alliés comme le chef de la France combattante, le général de Gaulle chargea Jean Moulin d’unifier les différents mouvements de la Résistance intérieure. Le Conseil National de la Résistance fut créé en mai 1943. En février 1944, ces soldats de l’ombre formèrent les FFI (Forces françaises de l’intérieur). Évaluées à près de 100.000 hommes en juillet 1944, les FFI participèrent activement à la libération de grandes parties du territoire, facilitant l’avancée des Alliés. De leur côté, les FFL participèrent aux débarquements de Normandie (6 juin) de Provence (15 août) et aux offensives victorieuses contre l’armée allemande. Le 25 août 1944, Paris est libérée par les Résistants et les FFL du général Leclerc. La Libération du territoire national se poursuivit jusqu’en janvier 1945.
Ce sont les armées régulières qui ont vaincu les pays de l’Axe lors de grands affrontements, mais l’action de la résistance n’a pas été négligeable sur le dénouement de la seconde guerre mondiale. L’action des résistants a notamment  permit à la France et au général de Gaulle à la tête d’un Gouvernement provisoire de la République Française, de figurer dans le camp des vainqueurs le 8 mai 1945.
Rendons hommage aujourd’hui à tous ces hommes, à toutes ces femmes de l’ombre qui ont donné leur vie pour notre liberté

 8 mai 2014 commémoration de la fin de la guerre 1939-1945
Le 3 septembre 1939 débutait un des conflits les plus meurtriers du 20eme siècle, Avec la seconde guerre mondiale, l'univers des hommes libres a failli chavirer. Ce fut 5 années de drames et de souffrance pour notre pays. Aussi si ce 8 mai 1945 ne fut qu'une victoire pour nos alliés de l'Est et de l’Ouest, pour nous, notre pays sortait d'un gouffre au fond duquel le monde avait pu le croire fracassé. Aux avant-postes du combat, la France avait connu l'une des pires épreuves de son histoire. Elle avait été torturée dans sa chair et dans son esprit. Ayant perdu son sol, elle avait failli perdre son honneur. Elle avait vécu de mois en mois et d'année en année dans une angoisse inexprimable.
Pas un Français n'ignora, ce 8 mai 1945, l'immense enjeu de la partie gagnée. Pas un qui n'ait senti intensément ce qu'a représenté pour le pays, quand tout semblait perdu, la valeur d'âme irréductible d'un Général De Gaulle. Pas un qui n'éprouva une émotion poignante devant ces armées de nulle part où tant de vies furent sacrifiées pour que la vie valut encore d'être vécue.
Dans cette Europe en décombres où tant d'horreurs ont suscité tant d'héroïsmes, ayons une pensée fidèle pour tous ces combattants de l'intérieur comme de l'extérieur. Songeons aux combattants de la France libre qui avaient tout quitté, leurs familles, leurs amis, leurs emplois pour continuer le combat Songeons aux otages, aux chambres de tortures, aux fusillés. Songeons aux hommes de cœur qui, les premiers, traqués dans l'ombre, refusèrent de fléchir. Tous les 8 mai, nous commémorons le retour de la liberté. Commémorer c'est saisir la force des générations qui nous ont précédés afin de faire des leçons de vie pour les suivantes. Commémorer c'est renouveler le patriotisme, celui qui nous unit, celui qui rassemble, qui n'écarte personne au-delà des parcours, des croyances et des origines.
Aujourd'hui 8 mai 2014, laissons notre mémoire remonter le temps et imprimer les évènements de ce dernier printemps de guerre, car les commémorations sont faites pour ce rappel et cette méditation intérieure non pour obliger chacun à des attitudes ou à des devoirs stéréotypés et obligatoires.
Un vent de libération souffla sur notre pays en 1944, du 6 juin, jour du débarquement allié en Normandie, jusqu'au 23 novembre quand la ville de Strasbourg fut libérée. Un formidable espoir grandit tout au long de l'hiver qui suivit, malgré les privations encore plus dures à supporter après cinq ans de guerre, les violences, la délation et l'attente. Nous remercions ceux qui se sont battus, non pour manger à leur faim ou dormir au chaud, mais pour vivre dans la dignité et la liberté et pour que tout le monde après eux puisse en faire autant.
Ceux qui ont mené ce combat pour la vraie liberté, celle qui, une fois conquise, porte en germe et permet toutes les autres conquêtes, ceux qui, à l'image de Jean Moulin, en leur donnant vie ou en la risquant, nous ont permis d'être ici présents, à cette heure à rendre grâce à notre pays, cette France qui ne peut être la France sans la grandeur ; cette France dont nous sommes les citoyens et à laquelle nous sommes attachés avant toute autre chose. C'est la France qui s’est battue, la seule France, la vraie France, pour reprendre les formules du Général De Gaulle lors de la Libération de Paris.
Il est de notre devoir de ne pas l'oublier, et de ne pas oublier également les causes qui entraînèrent la guerre et les conséquences qu'elle entraîna à son tour. Enfin ce jour de commémoration de la fin des combats de la seconde guerre mondiale , n'est pas un jour de fête, n’est pas un jour de liesse car comme l’a cité  le maréchal Foch au lendemain du 11 novembre 1918, il y a eu trop de morts, trop de familles qui ont pleuré leurs disparus, il doit être surtout un jour de recueillement et de souvenir pour ceux qui ont donné leur vie pour notre liberté, ceux dont le nom est inscrit ici et sur tous les autres monuments aux morts de tous les villages et de toutes les villes de France.



29 AVRIL 2014 FIN DE LA GUERRE D'INDOCHINE
Des conflits ayant impliqué la France depuis 1945, la guerre d’Indochine de 1946 à 1954 reste certainement la moins bien connue. Débutée dans le délicat contexte de la reconstruction, elle fut souvent reléguée au second plan des préoccupations des français, avant de céder la place à un conflit autrement plus mobilisateur : la guerre d’Algérie. Pourtant cette guerre coloniale de huit ans, représente à bien des égards  un épisode historique de très grande importance. Premier feu de l’incendie de la décolonisation, il annonce aussi les enjeux de la Guerre Froide dont l’un des épisodes les plus marquants se jouera au même endroit une dizaine d’années plus tard. La guerre d’Indochine se fit en deux phase : La première, entre 1946 et 1949 quand le  Viêt Minh appliqua une guérilla meurtrière semblable à une simple lutte de décolonisation la seconde entre 1949 et 1954 quand l'aspect communiste du Viêt Minh, le déclenchement de la guerre de Corée, et  l'avènement de la Chine communiste en 1949 achevèrent de procurer à la guerre d'Indochine la figure d'un conflit armé ancré dans la Guerre froide.
En novembre 1953  deux bataillons de parachutistes s’emparent de  Dien Bien Phu (dans le Tonkin).
Au cours des quatre mois suivants, un important déploiement de matériel permet de transformer Dien Bien Phu en un camp retranché, a priori imprenable. Dien Bien Phu  point de fixation contre l’ennemi va devenir le tombeau des meilleurs éléments français. 11.000 combattants ont été faits prisonniers au soir du 7 mai 1954. Le 20 Juillet 1954 les accords de Genève entérinaient la fin de la guerre.
Nous nous recueillons aujourd’hui en mémoire de tous ceux qui sont tombés pour la France dans ce pays lointain. De 1945 à 1954 on déplora 40 000 tués, 70 000 blessés. Durant le conflit, le Viêt Minh effectuera de nombreuses prises d'otage, incluant des civils. Beaucoup de prisonniers militaires et civils français passèrent dans des camps d'internement, situés dans les régions sous contrôle indépendantiste. Il semble que jusqu'en 1949 environ, la grande majorité des prisonniers ait été exécutée. Ensuite, le Viêt Minh conserva les captifs dans des camps assimilés à des camps de la mort lente. Le nombre de prisonniers entre 1946 et 1954 fut de 36 980 ; 26 300 ne reviendront jamais, ils décéderont en captivité dans des conditions effroyables. Les enquêtes n'ont permis d'identifier avec certitude que 3800 décès au plus, le sort des autres prisonniers restant un mystère. Les prisonniers du Corps expéditionnaire furent soumis à une tentative de « rééducation » par des commissaires politiques, qui tentèrent de leur inculquer le marxisme. Quelques étrangers, dont des Français malheureusement, prêtèrent main-forte au Viêt Minh dans cette entreprise. Dans certains camps jusqu’en Aout 1954, le taux de décès a atteint les 50 %. Aujourd’hui nous commémorons également le retour des survivants des camps d’Indochine qui furent marqués à jamais par les épreuves qu’ils ont enduré.
A tous ceux qui disent pourquoi rappeler ces périodes noires, nous nous bornerons à leur répondre après Albert Schweizer "La vérité n'a pas d'heure; elle est de tous les temps, précisément lorsqu'elle paraît inopportune".


Hommage pour la mémoire des déportés de 1939-1945 (27 avril)
 Aujourd’hui nous nous recueillons en mémoire des morts victimes de la déportation français pendant la guerre de 1939-1945. Nous commémorons aussi le retour des survivants qui furent marqués à jamais par les épreuves qu’ils ont enduré.
Le retour des déportés des camps nazis en 1945 marque la naissance d’une mémoire de la déportation. Notre objectif doit être aujourd'hui de pérenniser cette mémoire au-delà même de la génération des témoins. Les chiffres sont éloquents ; 141 000 déportés, 75 000 pour des raisons raciales, 4 000 survivront, 66 000 environ pour des raisons diverses dont 42 000 pour faits de résistance, 23 000 survivront. Nous sommes ici, aussi pour construire un message pour l’avenir, car tout ce qui stigmatise la différence devrait nous être étranger. Enfin construire un mémorial s’il devait être indifférent à l’avenir, il violerait la mémoire du passé. Pour nous, pour nos enfants, il nous faut sans cesse répéter ces messages, jusqu’à ce qu’ils soient retenus.
Souvenons-nous également des 25 000 soldats français du camp allemand de Graudrenz, 2 500 uniquement survivrons.
N’oublions pas non plus les 650 000 français qui furent les victimes contraintes et forcées  du Service du Travail Obligatoire organisé par Hitler dans sa folie hégémonique. A ce vocable, le gouvernement du Général De Gaulle à la Libération a donné son véritable nom, celui de "Déportation des populations civiles pour le Travail Obligatoire". Pour ces 650.000 Français livrés à l'ennemi par le pseudo-gouvernement de Vichy, pour l'honneur des 40.000 qui y périrent, (dont près de 15.000 furent fusillés, pendus ou décapités) et auxquels la République a attribué la mention "Mort pour la France", nous nous sommes toujours refusés à laisser tomber le voile noir de l'oubli.


Discours du 5 décembre 2013
Aujourd'hui, nous nous retrouvons ici devant le monument aux morts pour se souvenir qu’en 1962 la France tournait une page de son histoire en quittant ses terres Algériennes. L’aventure commencée en 1830 par le duc d’Aumale se refermait pour nombre de nos compatriotes qui quittaient alors la terre de leur naissance, la terre de leurs aïeux. Entre ces deux dates, notre pays a payé un lourd tribut pour permettre à l’Algérie d’être ce qu’elle était en 1962. En Novembre 1954 débutait la guerre d'Algérie. Elle prenait place dans le mouvement de décolonisation qui affecta les empires occidentaux après la Seconde Guerre mondiale. En 1961, L’armée française avait rempli sa mission et gagné la bataille sur le terrain militaire, mais sur le plan politique, il en alla tout autrement et par referendum les français approuverent le projet d’indépendance du département d’Algérie. Dès lors le processus conduisant à la fin de la guerre était engagé. Se retrouver ici c’est se souvenir de nos soldats morts au combat, de nos soldats blessés, et de tous ceux qui furent engagés dans cette guerre. Appelés du contingent, militaires de carrière, harkis, membres des forces supplétives, nous tous avions répondu à l'appel de la Nation. Nous avons servi la France à l'un des moments les plus douloureux de son histoire. Quand tout semblait vaciller, quand le pays semblait succomber aux pires divisions et aux troubles les plus graves, quand la République elle-même semblait défaillir, nous avons tenu. De 1954 à 1962, plus d'un million et demi de combattants venus de toutes les régions de France ont été appelés à servir par-delà la Méditerranée, sur cette terre, qui resterait à jamais gravée dans notre cœur et notre mémoire. Nous y avons appris le devoir, le courage, la fraternité des armes. Nous avons appris combien être français exigeait de sacrifice. Nous avons vu nos camarades tomber. Dans le bled, le désert ou le djebel, nous avons traversé les plus terribles épreuves, celles qui marquent à jamais, parce qu'elles ne laissent pas indemnes et font de nous des hommes. Se retrouver ici c’est aussi rendre hommage à ces harkis héros de la France qui firent le sacrifice ultime pour notre pays et à ceux restés sur le territoire algérien à l’heure de l’indépendance, confiants dans des promesses jamais tenues qui furent trahis et massacrés. Ils n'eurent point droit à "la paix des braves". Mais le respect et la reconnaissance ne se satisfont pas de mots. Des fautes ont été commises à leur encontre car pendant très longtemps, les harkis rentrés en France n'ont pas bénéficié des mesures qui auraient permis d'assurer dignement leur insertion au sein de la communauté nationale. Les conséquences en sont encore visibles aujourd'hui. Et dans notre pays l’écart injuste entre ceux qui furent un temps nos adversaires et les harkis n’est toujours pas comblé. Se retrouver ici c’est également rendre l'hommage de la Nation à la mémoire des civils français tombés pendant la guerre d'Algérie. ils aimaient cette terre algérienne à laquelle ils avaient, depuis des générations, tant donné : leur travail, leur joie et leur peine, leur vie toute entière. Reconnaissons le courage et la persévérance de ces Français qui avaient travaillé durement toute leur vie, qui avaient construit des routes, des hôpitaux, des écoles, des mairies, qui avaient enseigné, qui avaient soigné, qui avaient planté des vignes et des vergers sur un sol aride, qui avaient beaucoup donné à une terre où ils étaient nés et qui, un jour, ont tout perdu après avoir construit et modelé l'Algérie contemporaine. Le bilan de la guerre d’Algérie est lourd. Parmi les militaires, les civils et les harkis nous déplorons plus de 150 000 morts et disparus et plus de 75 000 blessés L’aventure algérienne se résume pour la France en quatre dates : 15 Juillet1830 : prise d’Alger 3 Juillet 1962, reconnaissance de la république démocratique algérienne par la France 16 octobre 1977, retour des cendres d’un combattant d’Algérie au mémorial de ND de Lorette 5 décembre : commémoration de la fin de la guerre d’Algérie Pour ceux que nous avons combattu : 1er novembre 1954 début de la rébellion 19 mars 1962 : fête de la victoire 5 juillet 1962 : fête de l’indépendance Pour nous tous, civils et militaires qui avons été les temoins directs du drame algerien, ces trois dernières dates restent à jamais dans nos mémoires comme des evenements douloureux que nous nous efforçons d’oublier. Enfin rappelons-nous cette phrase d’Alfred de Musset : » épargne-toi du moins le tourment de la haine, a défaut du pardon, laisse venir l’oubli ».

UNC, discours du 11 Novembre 2013
Nous sommes réunis aujourd’hui pour exprimer la reconnaissance de la nation à toutes celles et ceux qui l’ont servie jusqu’au sacrifice ultime, et pour leur rendre un hommage mérité, eux qui nous ont légué les valeurs de courage pour la défense de la nation de la démocratie et de la liberté.
Cette journée du 11 novembre 2013 revêt une signification particulière, elle ouvre une nouvelle ère dans notre mémoire collective.
-Particulière car nous célébrons le 95ème anniversaire de la fin des combats de la guerre 1914-1918. Cette date marqua à jamais les consciences des hommes et des femmes qui vécurent cette période tragique. Du 11 novembre 1918, on retient surtout que ce fut une date synonyme d’espoir, d’espérance en une Europe retrouvée, une Europe qui avait pris, pensait-on alors, conscience de la tragédie, une Europe qui souhaitait se reconstruire et vivre sur un continent en paix. Nous connaissons tous le bilan de 1914/1918 : 9 millions de morts, 6 millions de mutilés dans toute l’Europe, sur tous les continents. Pas un hameau, pas un village, pas une ville qui ne soit épargnés, les monuments aux morts, véritables « lieux de mémoire » nous le rappellent tristement.
-Particulière parce que, nous honorons également ceux de la guerre de 1939-1945, ceux de la guerre d’Indochine, ceux de la guerre d’Algérie, ceux des 29 OPEX passées et en cours.
-La guerre de 1939-1945 fut le dernier conflit mondial le plus vaste que l’humanité ait connu, mobilisant plus de 100 millions de combattants de 61 nations, déployant les hostilités sur quelque 22 millions de Km²[], et tuant environ 62 millions de personnes, dont une majorité de civils. Ce fut un conflit armé à l'échelle planétaire qui dura de septembre1939 à septembre1945 provoquée par le règlement insatisfaisant de la Première Guerre mondiale et par les ambitions expansionnistes et hégémoniques de trois principales nations (l’Allemagne nazie, l’Italie fasciste et l’Empire du Japon).


-La guerre d’Indochine a débuté en 1946 en Indochine française, et a abouti en 1954 à la fin de la fédération indochinoise ainsi qu’à la sortie de l’implantation Française dans les pays la composant. Sur les 180 000 hommes engagés on dénombre 59 000 tués, 70 000 blessés, 40 000 prisonniers dont plus de 10 000 ne revinrent pas des camps Viêt Minh.


-La guerre d’Algérie  se déroula de 1954 à 1962, principalement sur le territoire des départements français d'Algérie, avec également des répercussions en France métropolitaine. Ce fut aussi une double guerre civile, entre les communautés d'une part et à l'intérieur des communautés d'autre part. Le conflit débouchera, après les accords unilatéraux d'Évian du 18 mars 1962, sur l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet de la même année, et entraînera le massacre de plusieurs dizaines de milliers de personnes dont des musulmans profrançais notamment  harkis. Parmi les 1 700 000  militaires mobilisés pour les opérations de maintien de l’ordre, il est à déplorer jusqu’au 5 juillet 1962, plus de 30.000 militaires tués ou enlevés et 65 000 blessés. Le nombre des tués et disparus civils et musulmans profrançais majoritairement harkis dépasserait 120 000.
-Enfin les opérations extérieures  quand notre nation fut principalement engagée dans le cadre de mandats internationaux et sur des théâtres multiples tels que la Corée, le Liban, le Tchad, la Cote d’ivoire, le Kosovo, la Bosnie l’Afghanistan et maintenant le Mali. Depuis 1950 jusqu’à nos jours, sur un effectif de plus de 20 000 soldats on déplore 950 tués et 1700 blessés
-Il ne faut pas oublier non plus le sacrifice de tant de gendarmes et policiers qui se sont  engagés dans le combat de tous les jours pour la démocratie l’ordre et la liberté qu’ils ont contribué à maintenir au prix de leur vie.
Enfin il faut garder en mémoire le sacrifice depuis plus de mille ans de tant de Français qui ont permis de façonner et de garder notre pays pour ce qu’il est aujourd’hui libre et démocrate avec sa richesse historique, culturelle et la beauté de sa langue.
La pérennité du culte qui est rendue régulièrement dans chaque ville autour du monument aux morts, permet d’établir une filiation directe entre ces différentes générations. C’est le même sang, celui de notre Peuple, qui a été, à chaque fois, versé pour la France et ses valeurs. Ces vies ont été données pour que la France demeure et pour que la République perdure. Quel que soit le lieu, quel que soit le moment de notre histoire, ce don est sacré et il mérite le même hommage et la même reconnaissance. C’est pour cette raison que tous ceux qui ont donné leur vie pour notre pays, doivent être associés à cet hommage solennel de la Nation en ce jour du 11 Novembre. Aussi nous devons transmettre ce flambeau aux générations futures, à une date qui a marqué pour toujours l’histoire de France pour que celle-ci reste un jour de recueillement et de reconnaissance pour tous nos compatriotes tombés au champ d’honneur.









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