Le
détonateur du processus diplomatique aboutissant à la guerre est le double assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie,
et de son épouse morganatique Sophie Chotek,
duchesse de Hohenberg, à Sarajevo le 28 juin 1914 par un étudiant
nationaliste serbe
de Bosnie,. Les autorités autrichiennes soupçonnent immédiatement la Serbie
voisine d’être à l’origine du crime. L'Autriche-Hongrie interpelle l'Allemagne
sur cela, mais pas l'Italie. Le 5 juillet, l’Allemagne
assure l’Autriche-Hongrie de son soutien et lui
conseille la fermeté. Les Autrichiens pensent battre facilement la Serbie. Il
semble au haut commandement allemand que jamais les chances d’un succès contre
la Serbie,
la Russie
et la France
ne seraient aussi favorables. C’est la politique dite « du risque
calculé » définie par le chancelier Bethmann-Hollweg. L’Autriche, quant à
elle, compte profiter de l’occasion pour éliminer la Serbie en tant que
puissance dans les Balkans
En Allemagne, Guillaume II assure l'Autriche de son
appui inconditionnel. C'est alors que survient l'attentat de Sarajevo, prétexte
pour l'Autriche d'en finir avec le foyer pro-slave que constitue la Serbie.Après concertation avec l'Allemagne, le 23 juillet, l’Autriche-Hongrie lance un ultimatum en dix points à la Serbie dans lequel elle exige que les autorités autrichiennes puissent enquêter en Serbie. Le lendemain, à l’issue du Conseil des ministres tenu sous la présidence du tsar à Tsarskoe Selo la Russie ordonne la mobilisation générale pour les régions militaires d’Odessa, Kiev, Kazan et Moscou, ainsi que pour les flottes de la Baltique et de la mer Noire. Elle demande en outre aux autres régions de hâter les préparatifs de mobilisation générale. Les Serbes décrètent la mobilisation générale le 25 et, au soir, déclarent accepter tous les termes de l’ultimatum, hormis celui réclamant que des enquêteurs autrichiens se rendent dans le pays. À la suite de cela, l’Autriche rompt ses relations diplomatiques avec la Serbie, et ordonne le lendemain, une mobilisation partielle contre ce pays pour le 28, jour où, sur le refus d'approuver son ultimatum lancé 5 jours plus tôt, elle lui déclare la guerre. L'Italie, qui n'avait pas été interpellée par l'Autriche, déclare sa neutralité.Le gouvernement français ordonne à son armée de retirer toutes ses troupes à 10 km en-deçà de la frontière allemande, pour faire baisser la tension et éviter tout incident de frontière qui pourrait dégénérer. Cette mesure prise pour laisser une chance à la paix oblige à abandonner des positions tactiques (cols des Vosges…), ce qui sera payé cher en vies humaines dans les batailles d'août 1914.Le 29 juillet, la Russie déclare unilatéralement – en dehors de la concertation prévue par les accords militaires franco-russes – la mobilisation partielle contre l’Autriche-Hongrie. Le chancelier Bethmann-Hollweg se laisse alors jusqu’au 31 pour une réponse appropriée. Le 30, la Russie ordonne la mobilisation générale contre l’Allemagne. En réponse, le lendemain, l’Allemagne proclame « l’état de danger de guerre ». C’est aussi la mobilisation générale en Autriche pour le 4 août. En effet, le Kaiser Guillaume II demande à son cousin le tsar Nicolas II de suspendre la mobilisation générale russe. Devant son refus, l’Allemagne adresse un ultimatum exigeant l’arrêt de sa mobilisation et l’engagement de ne pas soutenir la Serbie. Un autre est adressé à la France, lui demandant de ne pas soutenir la Russie si cette dernière venait à prendre la défense de la Serbie. Le 1er août, à la suite de la réponse russe, l’Allemagne mobilise et déclare la guerre à la Russie.
En France, le gouvernement décrète la mobilisation générale le
même jour, à 16 h. Le lendemain, l’Allemagne envahit le
Luxembourg, un pays neutre et adresse un ultimatum à
la Belgique, elle aussi neutre, pour réclamer le libre passage de
ses troupes. Au même moment, l’Allemagne et l’Empire
ottoman signent une alliance contre la Russie. Le 3 août,
la Belgique
rejette l’ultimatum allemand. L’Allemagne entend prendre l’initiative militaire
selon le plan Schlieffen. Elle adresse un ultimatum au gouvernement français,
exigeant la neutralité de la France qui en outre devrait abandonner trois
places fortes dont Verdun. Le gouvernement français répond que « la France
agira conformément à ses intérêts ». L’Allemagne déclare alors la
guerre à la France, puis à la Belgique. Le Royaume-Uni
déclare qu’elle garantit la neutralité belge, et réclame le lendemain que les
armées allemandes, qui viennent de pénétrer en Belgique, soient immédiatement
retirées. Le gouvernement de Londres ne reçoit aucune réponse, et déclare donc
la guerre à l’Allemagne. Seule l’Italie, membre de la Triplice qui la lie à l'Allemagne et à
l'Autriche, se réserve la possibilité d'intervenir plus tard suivant les
circonstances. Le 6 août, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Russie aux
côtés de l’Allemagne. Le 11, la France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie,
suivie par l’Angleterre le 13. Comme la plupart des pays engagés possèdent des colonies,
l'affrontement prend rapidement un caractère mondial : faisant partie du Commonwealth, le Canada, l’Australie,
l’Inde,
la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du
Sud entrent automatiquement en guerre contre l’Allemagne, de même
que les colonies françaises et belges.
Le 23 août, le Japon offre son appui aux Alliés et déclare la guerre à l’Allemagne.
Le 1er
novembre, l'Empire ottoman se joint aux puissances
centrales. Le sort de la guerre cependant se joue en Europe, surtout en France,
qui en supporte la charge la plus lourde.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire