DEVOIR DE MEMOIRE

LE DEVOIR DE MÉMOIRE

Le devoir de mémoire désigne un devoir moral attribué à des autorités et à des citoyens d'entretenir le souvenir des souffrances subies dans le passé par certaines catégories de la population

Pour comprendre ce que nous devons à nos ainés, il faut faire un retour très en arrière et parler de la guerre de 1870.

Cette guerre, opposa de Juillet 1870 à Janvier 1871 la France et les États allemands coalisés sous l’égide de la Prusse. Elle se solda par la défaite française et la victoire des États allemands qui s’unirent en un Empire allemand. La victoire allemande entraîna l’annexion par le Reich de l’Alsace Lorraine et un paiement de 5 milliards de francs or de l’époque. De plus nos adversaires occupèrent tout le nord de la France jusqu’à ce que les pénalités soient payées intégralement, ce qui fut fait après deux ans. Pendant cette période d’occupation, les adversaires ont pillé les ressources de la partie occupée et ont imposé aux habitants leur autorité réduisant ainsi leurs libertés. Cette guerre et la perte de l'Alsace-Lorraine  provoquèrent en France un sentiment de frustration qui contribua à l'entrée du pays dans la première guerre Mondiale.

En 1914 des conflits latents en Europe perturbaient les Balkans. Par le jeu des alliances, (notamment l’Autriche–Hongrie et l’Allemagne d’une part, la Russie, la France et l’Angleterre d’autre part), la situation a dégénéré et l’Allemagne a déclaré la guerre  à la France. Ainsi l’Europe et une partie du monde s’engagèrent dans la première guerre totale de l’histoire.

Comme en 1870, l’armée Allemande était mieux préparée que l’armée Française, et les troupes allemandes ont pénétré profondément sur le territoire français avec comme objectif de prendre Paris et contraindre la France à demander l’armistice assortie d’exigences territoriales (notamment nos colonies) et financières importantes. Dans ces conditions, la France risquait de disparaitre partiellement et notre territoire aurait été soumis à l’autorité de notre adversaire.

En septembre 1914, les allemands se trouvaient à 40km de Paris et devant eux les troupes Françaises étaient en replis. C’est alors que le General Joffre qui commandait notre armée a ordonné à tous ses soldats de se sacrifier plutôt que de reculer afin de stopper l’avance allemande et de préserver notre pays. Ce ne fut pas vain, les soldats français ne reculèrent pas, beaucoup moururent et les allemands furent obliger de se replier sur des positions ou ils s’enterrèrent en attente de nouvelles offensives. Pendant 4 ans ce furent des actions permanentes ou les uns et les autres tentaient de progresser, les français pour récupérer l’intégrité de notre territoire et les allemands pour poursuivre leur objectif initial contre les intérêts français. Ce fut un sacrifice permanent de nos soldats ou un million et demi  d’entre eux trouvèrent la mort, 8 millions furent blessés, et les survivants conservèrent bien après la guerre les séquelles physiques ou psychologiques des combats.   

Défaits militairement les allemands à leur tour demandèrent l’armistice le 11 novembre 1918 et la France a pu ainsi récupérer l’Alsace-Lorraine. En plus notre adversaire fut contraint de payer une contribution financière importante à la France à la hauteur des dommages subis, les combats s’étant déroulés exclusivement sur notre territoire.

La France entière était cruellement affaiblie mais surtout reconnaissante pour tous ses compatriotes qui s’étaient sacrifiés pour que l’autorité nationale soit rétablie sur la totalité retrouvée du territoire français qui redevint libre et démocratique.  Dès cette date, partout en France, même dans les plus petits villages des monuments aux morts furent érigés  et le nom de tous les combattants de ces villes et villages, morts pendant le conflit y furent inscrits. Les survivants ainsi que la population purent ainsi s’y recueillir et perpétuer le souvenir de leurs proches tués pendant les combats. Tous les 11 novembre des cérémonies émouvantes réunirent la quasi-totalité de la population autour d’un même devoir, celui du souvenir de ceux qui avaient tout donné et tout perdu.

En 1939, l’Allemagne était dirigée par un dictateur qui gardait une certaine rancœur envers la France qui avait gagné la guerre de 1914-1918. Le dictateur allemand avait en plus une ambition expansionniste et hégémonique. Pour atteindre son objectif l’Allemagne déclara la guerre à la Pologne, alliée de la France. Aussitôt la France déclara la guerre à l’Allemagne. Bien que l’armée française fût réputée pour sa puissance, elle ne put pas stopper l’avancée de l’armée allemande très mécanisée et commandée par des jeunes états-majors qui avaient évolué dans leur stratégie depuis le conflit précédant vers une guerre moderne  contrairement aux nôtres. Aussi très rapidement, l’Allemagne a envahi la France et pris le contrôle d’une grande partie de notre territoire. Le gouvernement français légal s’est effondré et fut remplacé par  un gouvernement  qui demanda l'armistice et qui débuta une politique de collaboration avec  l’ennemi. Ce fut une période noire pour nos compatriotes ; en plus de la prise de contrôle d’une grande partie de la France, l’Allemagne nous a imposé la charge de la totalité de leur armée présente en France (approvisionnement, salaires, frais de fonctionnement). 

Les français furent alors divisés suivant leurs opinions :

1.       Les collaborateurs en accord avec le gouvernement de collaboration

2.       Ceux qui suivirent le General De Gaulle qui ayant refusé la défaite avait installé un gouvernement français provisoire à Londres

3.       Ceux qui ne purent pas rejoindre le General De Gaulle mais qui en accord total avec lui, entrèrent en résistance à l’ennemi afin de lui infliger sur le territoire national le plus de dommages possibles et continuer ainsi le combat

4.       les indécis qui attendirent l’évolution de la situation.

La majorité des français ne survivait qu’avec le peu que leur laissait l’occupant, il n’y avait pas d’importation d’équipements ou de nourriture ; les enfants ne connaissaient pas le chocolat,  les fruits exotiques, les jouets, les vêtements neufs, les souliers en cuir les vacances etc…l’approvisionnement ne se faisait qu’au travers de cartes de rationnement qui limitaient au minimum l’achat du nécessaire à condition bien sûr que les produits soient disponibles ce qui n’était pas souvent le cas.  

Parmi les résistants et les combattants de De Gaulle, qui se sont battu pour que notre pays recouvre sa liberté certains périrent, soit en affrontements directs (ils se battaient sous l’uniforme français), soit sur notre territoire, en action de renseignements, de guérilla, et quand ils n’étaient pas tués au combat, ils pouvaient être arrêtés et  ils étaient conduit dans des centres d’interrogatoire et torturés. Certains décédaient, les autres étaient emmenés en Allemagne dans des camps de concentration d’où beaucoup ne revinrent jamais.

En 1944, les alliés débarquèrent sur les côtes de Normandie pour contraindre l’ennemi à se replier et à demander l’armistice. Pour leur donner toutes les chances de succès, la résistance française s’est opposée et a retardé  par les armes les détachements allemands qui accouraient vers la Normandie pour repousser les alliés vers la mer et transformer le débarquement en déroute. Grâce à ces actions héroïques, le débarquement fut un succès,  l’Allemagne plus tard demanda l’armistice et la France libérée recouvrera tout son territoire, sa liberté et sa démocratie.  Sans l’aide de la résistance et des patriotes français, le débarquement se serait peut être soldé par un échec ; 150 000 de nos compatriotes ont payé de leur vie ces quelques jours du débarquement.

Aussi après la reddition allemande la France entière a associé la mémoire des combattants de 1914-1918 à celle de tous, résistants et combattants de 1939-1945 qui donnèrent leur vie pour notre pays, Leurs noms furent ajoutés sur les monuments aux morts à ceux de la guerre précédente, et comme pour toutes les années qui ont suivi  1918, les populations de toute les villes et villages de France s’inclinèrent  le 11 novembre pour se souvenir de tous les morts des deux guerres.

Depuis 1945, il n’y eut plus de guerres mondiales, sauf et jusqu’à aujourd’hui  des conflits plus localisés ou la nation française a impliqué sa force militaire ; d’autres combattants y sont décédés au nom de notre patrie en agissant suivant les ordres reçus.  Les morts dans ces combats le furent pour la France

Aussi aujourd’hui notre nation a décidé que le 11 novembre serait un jour de recueillement envers la mémoire de tous nos compatriotes qui un jour ont tout donné sans rien réclamer pour que notre pays reste celui qu’il fut depuis des siècles, libre et maitre  de son destin.

En conclusion notre devoir de mémoire envers tous ceux qui s’engagèrent totalement dans toutes ces guerres au péril de leur vie demeure nécessaire car comme l'a dit Winston Churchill, l'homme qui oublie son passé, se condamne à le revivre.